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MŒURS FIN DE SIÈCLE


ma route terrestre, j’ai rencontré une petite bonne délurée que j’ai embauchée à l’heure et qui m’a apporté mon baluchon jusqu’ici. Et voilà comment le soleil de ma présence reluit, ce soir, en ces lieux.

— Mais tu te rabibocheras avec elle lorsqu’elle te reviendra ? En voilà une idée de lâcher sa femme en l’air avec Godard ! Tu sais que Godard est un fameux lapin ? Et il n’y a personne pour voir ce qu’ils font là-haut.

Une autre couleuvre tétait, à son tour. À chaque goulée, son ventre ondulait, et ses yeux se fermaient, béatement. Celle-là était énorme, elle avait la grosseur d’une cuisse de femme maigre lorsqu’elle fut gavée. Mais la Pondeuse était épuisée, elle dut remettre au lendemain l’allaitement du troisième ophidien, qui sifflait de rage et de faim.

La nuit fut exquise pour Mauri. Il ne put fermer l’œil ; les animaux se livraient à d’infinies galipettes sur son nombril ; le chat lui