Page:Sapho - Le tutu, mœurs fin de siècle, 1891.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
96
LE TUTU


Israël invoqua un argument devant lequel il fallait se courber :

— L’azur et le soleil, ce n’est pas fort solide. Voyez-vous Hermine assise sur une chaise d’azur et de soleil ? La chaise craquerait bien vite. Ma fille tomberait, elle se ferait du mal. Supposons qu’elle tombe sur un clou de vingt centimètres qui lui entrerait dans le gras du derrière, quelle affaire !

On acheta donc un ameublement breton. Mauri de Noirof éprouva un plaisir secret à choisir tout ce qu’il avait de plus vulgaire, de plus encombrant, de plus épais, de plus triste ; il jeta son dévolu sur le mobilier rustique, plus carré, plus rugueux, fabriqué par des charpentiers de campagne et auquel la grossièreté du travail, la sauvagerie et la naïveté de l’artiste impriment un cachet de laideur glaciale.

Dans la crainte que Hermine ne fût douée d’une double vision, le jeune homme consulta