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Si la maladie est faible et prise à son début, la fleur de soufre et ses composés réussissent à faire disparaître le champignon, et mieux la fleur de soufre seule : deux ou trois applications de ces substances suffisent dans l’année. Si la maladie est forte, prise ou non à son début, le champignon reparaît constamment ; il faut alors soufrer un grand nombre de fois. On parvient à sauver ses récoltes, mais elles ont perdu en quantité et en qualité. La fleur de soufre est le moyen le plus efficace de tous ceux connus jusqu’à ce jour. Elle donne des résultats réellement satisfaisants dans la grande majorité des circonstances ; aussi recommandons-nous son emploi, sans attendre que l’oïdium ait pris le dessus et même qu’il ait paru : c’est une bonne précaution que de soufrer avant son apparition.

Lorsqu’on emploiera la fleur de soufre, on la choisira aussi sèche que possible et sans grumeaux ; son application est plus facile ; puis on la projettera sur les treilles ou les ceps à l’aide de soufflets construits pour cet usage.

Chancres.

Ils se reconnaissent à des parties d’écorce fendue qui laissent suinter une sorte de viscosité, ou qui, d’autres fois, sont attaquées de pourriture sèche. Tous les arbres, et principalement le poirier et le pommier, y sont sujets ; leur présence annonce une mauvaise santé ou l’épuisement. Quelquefois cependant ils proviennent d’accidents, comme coups, meurtrissures, etc. ; dans ce cas il est facile de les guérir. On racle les plaies jusqu’au vif avec un instrument tranchant, ot on les recouvre de cire à greffer ou d’onguent. On doit opérer dès qu’on les aperçoit. Quand c’est au défaut de vigueur qu’ils sont dus, on enlève toutes les vieilles écorces, on gratte à vif, et si cela est nécessaire, on ravale pour obtenir de nouvelles pousses. Les chancres sont fréquents dans les terrains secs et brûlants, aussi bien que dans ceux qui sont très humides et froids.