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Quoiqu’on n’ait laissé au courson que deux yeux, presque toujours, quand la vigne est jeune, il sort des bourgeons adventifs et des sous-bourgeons ; on retranche toutes ces productions par un premier ébourgeonnement, lorsque les pousses des yeux de taille ont 3 a 4 pouces de long, et qu’on peut apercevoir les grappes. Si l’un de ces bourgeons était bien placé et présentait un certain empâtement, on le conserverait pour renouveler une partie de courson : alors on supprimerait un de ceux fournis par les deux yeux de taille le moins bien placé, à moins que l’autre n’eût pas de fruits. Quelque temps après, lorsque les bourgeons ont de 10 à 12 pouces, des faux bourgeons ou bourgeons anticipés naissent à l’aisselle de la plupart des feuilles ; on les enlève soigneusement, ainsi que les vrilles, qui absorberaient inutilement une partie de la sève. On commence alors un premier palissage par les plus forts bourgeons, les autres restent libres encore ; ils ne sont attachés que successivement à mesure qu’ils grandissent, et l’on continue sur eux l’ébourgeonnement. Lorsque les bourgeons sont arrivés à la limite que l’on veut obtenir on les pince. Ce pincement, qui a lieu avant la floraison et immédiatement après, mais point pendant que la vigne est en fleurs, a pour effet, en les arrêtant dans leur longueur, de concentrer la sève vers leur base et de les faire grossir ; il contribue aussi puissamment à la maturité du sarment, et par suite, de la grappe, qui, recevant plus de nourriture, devient plus belle.

L’œil sur lequel on a pincé, et souvent celui qui le précède, se développent ; les faux bourgeons qui en proviennent seront exactement enlevés pour les raisons déjà énoncées.

Serre. — La figure 75 représente une serre froide à double toit. Dans cette serre, les murs d’avant et de derrière, de même que les toits sont de mêmes dimensions, il serait cependant plus avantageux de donner plus d’élévation au