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DE SANNAZAR. 17

puissance de laquelle s’est plusieurs foys manifestée en noz adversitez paßees, ie te supply preste a ceste heure tes oreilles ententives aux devotes prieres de ce peuple circunstant, lequel en toute humilité requiert pardõ de ses offenses : ascavoir si par mesgarde il s’estoit quelques foys aßiz, ou avoit faict paistre ses bestes soubz aucun arbre sacré : ou si entrant dedans les forestz inviolables, son arrivée avoit troublé les passetêp s des Sainctes Dryades et dieux demy boucquins : ou si par indigêce d’herbes, il avoit a coupz de coignée despouillé les boccages sacrez de rameaux umbrageux pour subvenir a son bestail preßé de famine. Lequel semblablement si par brutalité avoit cõtaminé les herbes d’environ les paisibles sepulcres : ou de ses piedz fangeux troublé les sources des claires fontaines, corrompãt leur purité accoustumée : Toy propice Deesse appaise les deitez offensees, preservant tousiours les pasteurs et leurs troupeaux d’incõveniens & maladies. Ne permetz que noz yeux indignes puissêt aucunesfoys veoir emmy les forestz les Nymphes vindicatives, ou la claire Diane toute nue se baigner dedans les eaux froides : ou le sauvage Faunus lorsque sus le plus chault du iour il retourne de la chasse, las, travaillé, & sans aucune proye, dont par despit sen va courãt a travers les cãpagnes. Destourne

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