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A MONSEIGNEVR

Monseigneur, Reverendißime Cardinal

de Lenoncourt.

MOnseigneur, environ le cõmencement de cest yver dernier, V. R. S. me commanda que ie luy feisse veoir ma traduction francoyse de l’Arcadie italienne de messire Iaques Sannazar gentil hõme Napolitain. Ce que lors ne me fut poßible, pour ne l’avoir encores mise au nect : dõt i’estoye grãdement desplaisant. Mais pour reparer celle faulte, ie la vous ay faict imprimer en beaux characteres : & maintenant oze bien prendre la hardiesse de la vous dedier avec ma perpetuelle servitude : suppliãt treshumblemêt et qu’il vous plaise l’avoir agreable & prendre en bonne part que ie la mette en lumiere soubz l’inscriptiõde votre nom : car ie ne le faix sinon pour luy procurer plus de grace et faveur entre les hõmes, consideré que choses cõsacrées aux temples ou personnages Heroiques, sont reverées des prophanes nõobstant qu’elles soyent souventes fois de basse & petite valeur. Pour le moins i’ay fiãce que plusieurs gentilz hõmes & dames vivans noblement en leurs mesnages aux champ, & autres de moindre qualité, luy serõt assez bõrecuevil veu mesmemêt qu’elle ne traicte de guerres, bataille, bruslemens, ruines de pays, ou telles cruaultez enormes, dont le recit cause a toutes gens horreur, cõpaßion, & melancholie, reservé aux ministres de Mars, qui ne se delectent qu’en fer, feu, ra-


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