F ors de m’asseoir (chetif & miserable)
A upres d’un Fau, d’un sapin, ou Erable.
E t la pensant a qui mon cueur dessire,
G lace devien : mais mieux ie ne desire,
C ar ce pendant la peine ie ne sens,
Q ui m’amaigrit, & faict perdre le sens.
E n t’escoutant ainsi triste complaindre,
I’ endurcissoys comme un roc (sans me faindre)
M ais peu a peu ie sens qu’il me ramende
E n proposant te faire une demande.
Qui est la fille ayant le cueur si fier,
Q u’elle t’a faict ainsi mortifier
C hangeant visage & meurs ? nomme la moy :
S ecret feray, ie te prometz ma foy.
Ergasto.
M enant un iour mes agneaux en pasture
L e long d’une eau, par un cas d’adventure
U n clair soleil m’apparut en ses ondes,
Q ui me lya de ses tresses bien blondes,
E t imprima sus mon cueur une face,
D ont le tainct fraiz, Laict & Roses efface.
P uis se plongea en mon ame de sorte
Q u’impoßible est que iamais il en sorte.
D e ce poix seul mon cueur est tant grevé
Q u’esbahy suis comme il n’en est crevé,
veu que