Page:Sandre - Le purgatoire, 1924.djvu/284

Cette page a été validée par deux contributeurs.
272
le purgatoire

Avez-vous lu ce conte de Georges d’Esparbès où l’on voit des trompettes, un jour de revue, sonner à perte d’haleine et tellement que, jusqu’à la fin de la cérémonie héroïque, nul n’a pu remarquer qu’un des trompettes était mort en sonnant ? Ainsi de vos fils, bonnes gens de France, dans les camps d’Allemagne. Vous ignorez encore comment ils ont souffert, parce qu’ils sont revenus en souriant, ceux qui sont revenus. Mais quel crime avaient-ils commis pour mériter ce châtiment ?

(Écrit à Ouargla en 1919.
Revu en 1924 à Paris.)