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à Emmanuel Bourcier


CHAPITRE XIII

offeziergefangenenlager
(10 avril 1916).


On m’a souvent demandé :

— Quand vous étiez prisonnier, vous ne sortiez donc pas ?

Et je répondais :

— À l’intérieur du camp, oui, à de certaines heures ; mais en dehors des fils de fer, jamais.

À Vöhrenbach, le pourtour du bâtiment nous appartenait. C’est là que nous prenions un peu d’exercice. Quelques officiers, désireux de s’entretenir en forme malgré la captivité, se consacraient chaque jour à un entraînement méthodique, et, plusieurs heures de suite, passaient de la marche à la course et de la course à la marche. Ceux-là, on avait l’œil sur eux, et la kommandantur les soupçonnait de se préparer à l’évasion, cauchemar des geôliers allemands. Mais, sans pratiquer le sport à ce point, la plupart des prisonniers tournaient autour de la prison, tous dans le même sens, et c’est surtout avant le moment de l’appel que la cour étroite s’emplissait de marcheurs.

Le plus horrible, dans cette captivité des officiers,