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PREMIÈRE PARTIE

mieux pour moi la laisser s’accoutumer d’abord à l’idée de mon retour. Car elle dut penser, comme je le pensai, que mon retour n’était utile à personne, et que celui-là dont le retour eût fait au moins deux heureux, celui-là ne reviendrait pas, ne reviendrait jamais, jamais.

— Pauvre Marthe ! murmurais-je à part moi en sortant de chez elle, comme je l’ai murmuré plus tard en rentrant chez moi, ce soir du 11 novembre où j’ai aperçu, parmi les badauds de l’avenue de Wagram, un homme qui ressemblait un peu à mon ami Maurice.

Me tiendra-t-on naïf si je répète ici ce que je songeai alors : que, pour être pleuré par une femme comme Maurice le fut par Marthe devant