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PREMIÈRE PARTIE

cinq jours de tranchée et de combats, si la compagnie de Maurice était engagée aussi. Cinq jours durant, nous avions été isolés du reste du monde. Des agents de liaison que nos officiers envoyaient vers l’arrière, pas un ne reparut. Les corvées de ravitaillement n’arrivaient pas jusqu’à nous. Nous servions de cible aux deux artilleries, car la nôtre, si elle existait, ignorait où nous nous épuisions. Après cinq jours de cet enfer et un nouveau combat, je me réveillai sous les coups de botte d’un infirmier allemand. J’étais prisonnier.

Maurice, lui, était mort. Une lettre de Marthe me l’apprit.

Blessé, il avait essayé de gagner le premier poste de secours. Il n’y était point parvenu.