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PREMIÈRE PARTIE

ni le loisir de m’échapper à Paris.

— Bah ! me dis-je, ni lui ni Marthe n’avait besoin de moi.

J’espérais le voir à la gare de Chantilly où eut lieu l’embarquement. Mais sa compagnie était partie par le premier train.

C’est bien sur Verdun qu’on nous dirigea. Près de Revigny, des artilleurs nous distribuèrent des morceaux d’aluminium, reste d’un zeppelin qu’ils avaient abattu. Des camions, toute une longue nuit, nous cahotèrent avant de nous déposer, sous un aigre soleil et dans un gâchis de boue pâle, près du fort de Regret. Là commencèrent nos peines. Nous n’avions toujours pas de chevaux, et il nous fallait transporter notre attirail à dos d’hommes. Je présumai bientôt que