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PREMIÈRE PARTIE

dans l’ombre propice, au milieu de la foule qu’on écartait, tant d’images atroces m’avaient à la fois assailli que je ne sais plus si j’aurais pu distinguer entre elles. L’indicible détresse avait été courte ; la déception, prompte ; le reste, je l’ai dit. Tout s’expliquait.

J’arrivais à ma porte.

J’étais plus calme, et content de rentrer chez moi. Je ne redoutais pas ma solitude, ni le silence de ma chambre où il me faudrait ranimer le feu et où le souvenir de mes morts se ranimerait de lui-même, sans bruit, sans éclat, sans offense.

Quant à l’homme de l’avenue de Wagram, qui m’avait tant occupé pour si peu, j’étais certain qu’il disparaîtrait vite de mes soucis ; j’étais