Page:Sandre - Le chèvrefeuille, 1924.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
LE CHÈVREFEUILLE

se trahit en public en laissant paraître son attention, il fait sourire les gens sérieux et les jolies femmes.

J’avais fait sourire ma voisine. Elle était bien jolie. Elle avait cet air assuré des femmes qui aiment et qu’on aime : elles ne remarqueraient pas les hommages les plus évidents que le passant leur adresse.

Celle-ci, j’aurais parié qu’elle était heureuse et qu’elle croyait l’être pour toujours. C’est pourquoi j’avais souri, de mon côté, en la quittant.

Je rentrais chez moi, où nulle compagne ne m’attendait. Et le désir de solitude que j’avais eu là-bas, dans le bruit de la foule, tout à coup me pesa. Je savais trop ce qui m’attendait chez moi : tous ces regrets que j’étais allé réveiller sous l’Arc de