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DEUXIÈME PARTIE

Marthe comme je la connais : elle supporterait mal cette émotion inutile. Toi seul la prépareras avec assez de tact. Non, ne m’interromps pas !

» Je devine que, par taquinerie, tu vas m’objecter : « Mais, mon pauvre Maurice, qui te dit que Marthe… » Rassure-toi, j’ai tout prévu.

» J’ai prévu que Marthe aurait pu ne pas me survivre. Je l’ai tellement prévu que, depuis mon retour, j’ai eu la force de ne pas aller rôder autour de notre maison, par crainte d’apprendre trop tôt la mauvaise nouvelle. Mais rappelle-toi comme je t’ai regardé, quand tu m’as ouvert ta porte. J’ai deviné tout de suite que Marthe est toujours vivante. Et j’en ai eu la certitude quand tu m’as