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LE CHÈVREFEUILLE

ment sa confession. Mais ce que je n’ai pas su rendre, c’est le son de sa voix et la chaleur de ses aveux. Après tant d’années, Maurice conservait intacts les souvenirs de sa passion. Je n’avais pas à le juger, je constatais seulement que sa passion avait dû être plus profonde qu’il ne voulait le donner à entendre. Cet homme, qui avait certainement beaucoup souffert, il souffrait certainement encore.

Pourquoi revenait-il après tant d’années d’absence ? Pourquoi revenait-il si tard ? Et, s’il m’avait dit tout, me l’avait-il dit sans arrière-pensée ? Ces questions que je me posais, tandis qu’il achevait l’effroyable récit de sa nuit de Verdun, je ne les lui aurais pourtant pas posées tout de suite. Je retrouvais l’ami