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DEUXIÈME PARTIE

pondrais : non. Elle agissait de bonne foi. La jalousie est une maladie sans pitié. Mais cette simple constatation, on ne peut la faire que du dehors, de loin, et de haut, quand on n’est pas en cause. Quand on est en cause, c’est une autre histoire. Le jaloux souffre, mais il torture. Trop heureux s’il ne lasse pas !

» Maintenant tu as compris, tu sais tout : Marthe jalouse m’a épuisé. Le mot n’est pas trop fort. J’ai résisté le plus longtemps possible, car je l’aimais. Un jour, enfin, j’ai succombé, j’ai fui.

» Voilà que tu me regardes avec le même regard. Je pensais que tu comprendrais, et tu as l’air de ne pas comprendre. Tu doutes évidemment que la jalousie de Marthe ait pu