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DEUXIÈME PARTIE

très bien comme elle transforme celui que sans malice elle s’attacha. En se remettant à lui, elle l’oblige. Moi qui aimai Marthe dès que je la vis, songe de quelle façon je l’aimai quand j’éprouvai, non seulement qu’elle était prête à m’aimer, mais qu’elle m’aimait !

» Je crains, mon ami, de t’offusquer. Tu t’étais fait sans doute de mon bonheur de jeune marié une idée suffisamment décourageante. Mais toute ma vie a dépendu de ces heures de béatitude. C’est le seul terme qui convienne ici, et je ne veux pas te passer sous silence, malgré mon envie, ces heures uniques où j’eus conscience d’être un autre homme.

» Rassure-toi. Si je m’attardais sur ce chapitre, ce ne serait que pour pro-