Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/95

Cette page a été validée par deux contributeurs.

le poisson, et croyait être le pêcheur. Il avait dans son parc, avec le comte de Kerlandec et le chevalier de Barbanpré, des entretiens qui achevaient de l’exalter. Le comte et le chevalier célébraient à l’envi les mérites de Montflanquin. C’était tout profit pour Kerlandec, et Barbanpré ne voulait pas se montrer ingrat vis-à-vis d’un homme qui l’avait introduit dans une maison où l’on faisait de si bons dîners.

Pendant que M. Levrault se consumait dans son impatience, Laure se piquait de plus en plus au jeu. Laure n’eût pas été touchée de l’amour du vicomte ; elle souffrait de son indifférence. Si le vicomte eût demandé sa main, il n’est pas sûr qu’elle eût consenti à l’épouser ; mais elle s’irritait de lui entendre répéter sans cesse qu’il ne se marierait jamais. Elle ne l’aimait pas, c’est tout au plus s’il lui plaisait, et pourtant elle était