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industrie ! S’ils croient nous faire la loi, ils se trompent, disait-il en arpentant à grands pas le salon, pendant que Laure, assise au piano, jouait négligemment une mélodie de Schubert. Leur règne est passé ; trop heureux sont-ils quand nous voulons bien nous servir d’eux comme d’escabeaux, et acheter leurs noms pour allonger les nôtres.

— Mais, mon père, dit Laure en laissant ses doigts courir sur le clavier, la journée s’achève à peine. Le vicomte aura été empêché : il se présentera.

— Je n’ai pas d’aïeux, moi, reprit M. Levrault ; mais j’ai trois millions. À ce prix, j’aurai, tant que j’en voudrai, des Baudouin et des Lusignan. Le vicomte de Montflanquin ne devrait pas ignorer que, nous autres grands manufacturiers, nous n’aimons pas à attendre. Je ne me soucie pas mal de sa race et de son lion de sable à la queue en trom-