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cert que la partie des roseaux de la fable. Enveloppé d’une robe de chambre de cachemire à palmes éclatantes, M. Levrault descendit au parc, où sa fille se promenait depuis près d’une heure.

Laure était acclimatée déjà dans cette atmosphère de luxe et d’élégance ; elle s’y mouvait, elle y respirait comme dans son élément naturel. Il ne lui restait plus qu’à se dépouiller de ce nom de Levrault, qui était pour elle ce qu’était pour la princesse du conte de Perrault l’horrible peau d’âne qui la couvrait de la tête aux pieds. Les indiscrétions de maître Jolibois avaient produit l’effet que le rusé compère en attendait sans doute. Si le récit de la présentation du vicomte à la cour avait enflammé les espérances de M. Levrault, l’histoire de Fernande et de Gaspard n’avait pas agi d’une façon moins efficace sur l’imagination de sa fille. Non que