lée était étroite, et, raisonnablement, M. Levrault ne pouvait exiger que tous les châteaux de la contrée se fussent donné rendez-vous autour de la Trélade pour lui souhaiter la bienvenue. Un petit esprit eût trouvé peut-être quelque chose d’un peu blessant dans le voisinage des manufactures semées sur le bord de la Sèvre ; mais M. Levrault, qui en était arrivé à se prendre sérieusement pour un des princes de l’industrie manufacturière, ne rougissait pas de l’origine de son opulence, et ne craignait pas qu’on la lui rappelât. Le spectacle qu’il avait sous les yeux acheva d’égayer le cours de ses pensées. Autour de lui tout respirait le faste de la vie seigneuriale. Ses gens allaient, venaient, se croisaient en tout sens. Conduite en laisse par deux piqueurs, sa meute aboyait dans l’air sonore et frais du matin. Ses chevaux, couverts de housses, revenaient de la promenade. Ses jardiniers
Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/61
Cette page a été validée par deux contributeurs.