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son intelligence s’élevait, son cœur s’ouvrait à des sentiments plus tendres. Les poètes lui expliquaient la nature, et la nature, à son tour, lui enseignait à mieux comprendre les poètes.

Un soir, elle était assise au piano, Gaston se promenait dans le parc ; les derniers rayons du soleil filtraient à travers la ramée. Après avoir préludé pendant quelques instants, elle se mit à jouer une des plus charmantes compositions de Louis Lacombe, le Soir, idylle gracieuse qui raconte avec une merveilleuse précision, avec une exquise délicatesse, toutes les rumeurs, tous les bourdonnements, tous les murmures de la plaine à la fin de la journée ; poème champêtre où l’on entend le bêlement des troupeaux ramenés à la bergerie, le chant des pâtres, le tintement de l’Angelus, tous ces bruits confus qui s’élèvent à la nuit tombante,