tions de sa vie opulente consolaient, égayaient
sa solitude et sa pauvreté. Le printemps
renaissait ; Laure l’accueillit avec un bonheur inespéré. Un jour, on s’en souvient
peut-être, quelques semaines après son arrivée à la Trélade, le jour même où elle avait
rencontré Gaston pour la première fois, les
champs et les bois s’étaient révélés vaguement à sa jeune imagination, mais ce poétique sentiment n’avait pas résisté aux préoccupations toutes mondaines qui l’agitaient
alors ; en présence du même spectacle, son
émotion, fut, cette fois, plus durable, plus
profonde, et la révélation s’acheva. Gaston,
qui aimait les poètes, avait réuni dans la
chambre de sa femme un petit nombre de
livres choisis avec goût, et Laure retrouvait
avec un secret orgueil, dans ces livres enivrants, l’expression pure et précise de ses
rêveries et de ses pensées. De jour en jour,
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