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son prisonnier, Jolibois rompit enfin le silence.

— Pourquoi tremblez-vous, mon cher ? Que diable ! un homme ne doit pas ainsi se laisser abattre. Que craignez-vous ? Votre faute est grave sans doute, vous serez jugé, mais la république est clémente, et la peine de mort est abolie pour les délits politiques. Le pire qui puisse vous arriver, c’est d’être condamné à la déportation.

— La déportation ! balbutia M. Levrault ; mais je suis innocent, il n’y a pas un mot de vrai dans les inculpations de cette abominable marquise. Vous me connaissez, mon bon Jolibois.

— Hélas ! mon ami, je ne vous connais que trop, et votre conduite même donne une terrible autorité à l’accusation portée contre vous. Comment ! je me fais votre patron, votre avocat, je vous présente au chef du ca-