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marine, a voulu, comme vous, à la fleur de l’âge, renoncer à la vie active ; il s’est obstiné, comme vous, à s’ensevelir dans ce château ; comme vous, il vantait le calme de sa retraite ; au bout d’un an, pâle, amaigri, méconnaissable, il s’éteignait dans nos bras ; comme vous, il avait manqué à sa mission, et la nature s’était vengée. Croyez-moi, ne vous endormez pas dans une folle sécurité. Il faut à votre esprit un but, une ambition ; pourquoi ne rentreriez-vous pas dans les affaires ? pourquoi ne songeriez-vous pas à relever votre fortune ? Cette espérance ne vous sourit-elle pas ? Ne serait-il pas glorieux pour vous de reparaître dans la lice, de défier l’injustice du sort, et de reconquérir par votre génie la richesse dont vous saviez faire un si noble usage ?

— Je n’ai pas attendu vos conseils pour y songer, dit M. Levrault en hochant la tête.