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nait vivre dans son petit castel, avec M. Levrault sur les bras : Voilà où l’avait conduite l’habileté de ses manœuvres. Le moins triste et le moins consterné des quatre, le croira-t-on ? c’était M. Levrault. Il avait, en ces derniers temps, avalé tant de couleuvres, traversé tant de mauvais jours, des jours si tourmentés, qu’il n’aspirait plus qu’au repos. Il n’était pas ingrat envers la destinée, et s’estimait heureux de n’avoir laissé que ses écus dans la bagarre. La perte de sa fortune l’avait débarrassé de Timoléon, et le dispensait d’aller à Berlin déchirer les traités de 1815. La veille de son départ, il avait écrit au ministre des affaires étrangères pour lui annoncer qu’il renonçait à cette mission glorieuse. L’obscurité, la pauvreté, lui apparaissaient désormais comme un port. Il ne redoutait plus l’incendie, le meurtre ni le pillage ; le sort des envoyés français à Ras-