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dans la fosse aux lions. Et pourtant sa terreur devait s’accroître encore. Un jour qu’il avait parcouru en tous sens le faubourg Saint-Antoine et le faubourg Saint-Martin, il rentra chez lui dans un état que je renonce à décrire. Il avait vu et compté quelques centaines de drapeaux noirs placés sur les maisons des propriétaires récalcitrants qui s’obstinaient à toucher leurs loyers. Il avait entendu des cris sinistres : Mort aux riches ! mort aux aristocrates ! mort aux bourgeois ! Les groupes auxquels il s’était mêlé l’avaient épié d’un œil défiant. Enfin, en regagnant son hôtel, il avait recueilli sur sa route des bruits encore plus formidables : on annonçait pour la nuit même le pillage du faubourg Saint-Germain.

Comme il rentrait à l’hôtel, il apprit que tous les amis de Solon venaient de sortir. Gaston était absent. M. Levrault trouva la