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Et, se mettant à la tête du cortège, au milieu des cris mille fois répétés de : Vive Guillaume Levrault ! vive la république ! il reprit bravement le chemin de son hôtel.

Les bruits du dehors avaient enfin pénétré jusqu’à l’hôtel Levrault. La marquise et Laure étaient réunies dans le salon. Laure, inquiète, agitée, se levait à chaque instant pour guetter à la fenêtre l’arrivée de son père ou de son mari. La marquise triomphait. À ses yeux, les événements de la journée ne pouvaient avoir qu’un sens : le retour du comte de Chambord. La bourgeoisie était remise à sa place ; la noblesse rentrait en possession de ses priviléges. Il y avait dans la catastrophe qui venait de s’accomplir quelque chose de providentiel : Dieu n’avait pas voulu qu’un La Rochelandier se parjurât. Dans son ivresse, la marquise pardonnait à Laure, à M. Levrault ; elle oubliait son ressentiment