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château, au fond de ma vallée. Pour vous, je me suis décidée à rentrer dans le monde. Pour vous, pour vous seul, j’ai sacrifié mes goûts de retraite et de solitude. Depuis trois mois, pour vous plaire, je vis au milieu du bruit et des fêtes. Votre bonheur est mon seul souci, l’éclat de votre maison ma seule préoccupation. De quoi vous plaignez-vous ? N’ai-je pas réuni dans vos salons l’élite de la noblesse ?

— Oui, sans doute, madame la marquise. Votre parti, j’en conviens, est parfaitement représenté dans mon salon ; mais le mien ? mais la bourgeoisie ? Ne suis-je pas, chez moi, seul de mon opinion ? Vraiment, j’en entends de belles ! S’entretient-on de la nouvelle dynastie, c’est à qui donnera son coup de langue. Vos amis ne se gênent guère pour dire ce qu’ils pensent ; bien sot ou bien fou serait celui qui se méprendrait sur leurs