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plus indulgente que la vieille aristocratie ; là, comme sur un terrain neutre, la noblesse et la bourgeoisie se coudoyaient, se donnaient la main ; jeune, belle, tout le monde à la cour lui tiendrait compte de son titre, et personne ne songerait à lui reprocher son origine. Bientôt Laure n’eut plus qu’une seule pensée, aller à la cour. Convaincue, comme son père, que Gaston avait l’intention de se rallier à la dynastie de 1830, elle se consolait des dédains qu’elle avait dévorés, en songeant à l’éclatante réparation qui l’attendait ; mais les semaines s’écoulaient, et toutes les fois que Laure parlait à Gaston d’aller aux Tuileries, Gaston, qui ne voyait dans ce désir qu’un pur enfantillage, un caprice sans importance, répondait en riant ou ne répondait pas. Plus clairvoyante que son père, elle ne s’était pas longtemps abusée sur l’attitude prise par la marquise, sur l’autorité souveraine