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amoureuse naguère de l’ombre et du silence, ne vivait, ne respirait que pour les vanités du monde. Elle était rentrée en triomphe dans la société monarchique, où elle avait brillé d’un vif éclat sous la restauration, et qui se montrait de moins en moins sévère sur l’article des mésalliances. Son grand nom, son attachement au parti de la légitimité, son zèle éprouvé pour la sainte cause lui avaient ouvert toutes les portes du noble faubourg. M. Levrault, bien entendu, ne l’accompagnait nulle part ; la marquise ne pensait pas pouvoir l’envelopper de trop de mystère. Elle allait, venait, sans plus se soucier de lui que s’il n’eût jamais existé. À vrai dire, ce n’était point là l’Égérie qu’il avait rêvée. Ce n’est pas tout. M. Levrault rappelait dans son hôtel les rois fainéants de notre histoire. Comme les anciens maires du palais, la marquise avait absorbé tous les pouvoirs