désormais ses efforts. Peut-être lui eût-elle pardonné sa sottise et son origine ; mais les humiliations qu’elle avait dévorées en silence, les semblants d’amitié qu’elle avait eus pour lui, les manœuvres auxquelles elle était descendue pour capter sa confiance, voilà ce qu’elle ne lui pardonnait pas. Sa voix avait perdu ces inflexions câlines qui le remuaient jusqu’au fond de l’âme. L’aimable ami n’était plus que M. Levrault, tout sec et tout court. Elle avait de temps en temps une façon de prononcer ce nom de Levrault qui frappait de terreur l’ancien marchand de drap et le replongeait dans sa boutique. C’en était fait des tendres épanchements et des entretiens familiers. Cette marquise, qui ne parlait autrefois que de la modestie de ses désirs, de la simplicité de ses goûts, et qu’il avait fallu arracher presque de force aux habitudes du paisible manoir, cette marquise,
Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/331
Cette page a été validée par deux contributeurs.