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de son beau-père en faisant sauter ses écus. Rendons-lui cette justice, que, sans être un héros, un poète, il n’était pourtant pas indigne de l’aubaine que lui avait envoyé le sort. Il aimait le luxe comme les fleurs aiment le soleil ; la fortune l’attirait surtout par son côté lumineux et charmant. Il comprenait, il adorait les arts. C’était un cœur honnête, un esprit généreux. S’il s’était consumé dans l’inaction, c’est qu’il avait dû subir les exigences de son nom, moins impérieuses encore que la volonté de sa mère. Plus d’une fois il avait rougi de sa faiblesse et de son inutilité ; plus d’une fois il s’était emporté contre des préjugés de caste, contre des traditions de famille, qui, prenant l’honneur et la dignité à l’envers, lui imposaient l’oisiveté comme le premier, comme le plus saint des devoirs. S’il avait accepté les profits d’une mésalliance, il ignorait par quels dé-