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envers elle. Je n’ai pas besoin d’ajouter que l’attitude du marquis de La Rochelandier vis-à-vis de sa jeune épouse était celle d’un vrai gentilhomme ; sa courtoisie, l’exquise élégance de son langage et de ses manières flattaient Laure plus délicieusement que n’aurait pu le faire l’expression de la tendresse la plus vive, la plus exaltée. Ç’avait été de tout temps la conviction de Mademoiselle Levrault qu’entre gens de qualité les choses ne se passent pas autrement, et que l’amour dans le mariage ne convient qu’aux petits bourgeois. En attendant le retour de l’aristocratie qui s’attardait au fond de ses parcs effeuillés, Laure préparait ses toilettes et ses écrins ; Gaston achetait les plus beaux chevaux de Paris. La jeunesse de sa femme, sa grâce, sa jolie figure, le mettaient à l’abri de tout commentaire injurieux, et devaient lui servir d’excuse aux yeux du monde ; il se consolait