Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/323

Cette page a été validée par deux contributeurs.

La Rochelandier. S’il ne se fût agi que d’elle, ce n’eût pas été la peine de se mettre en frais. On connaissait la modestie et la simplicité de ses goûts. L’ostentation n’était pas son défaut. Elle avait de tout temps recherché l’ombre et le silence, comme d’autres l’éclat et le bruit. Elle était femme à vivre heureuse sous un toit de chaume ; mais, pour son aimable ami, elle ne pensait pas pouvoir trop exiger. Elle avait pour lui toutes les vanités, toutes les prétentions. Pour embellir la demeure d’un homme aussi éminent, réservé à de si hautes destinées, elle estimait qu’il n’y avait rien d’assez somptueux ni d’assez magnifique. Elle voulait que la cage fût digne de l’oiseau, le cadre du portrait, et regrettait parfois de n’avoir pas à sa disposition la baguette des fées, la lampe d’Aladin. À chacun de ces beaux discours, le grand fabricant ouvrait un large bec et lais-