Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/259

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sa vie. Hélas ! ce n’était plus le grand industriel que nous avons connu, toujours en belle humeur, le verbe haut, la face épanouie, remplissant le pays à deux lieues à la ronde du bruit de sa richesse. La foi et la confiance étaient mortes en lui. C’est à peine s’il croyait encore à son importance. Son sommeil, autrefois si paisible, et que visitaient seulement de riantes images, était agité par d’épouvantables cauchemars ; il lui arrivait fréquemment de rêver qu’il vendait du drap rue des Bourdonnais. Si ses nuits étaient mauvaises, ses journées n’étaient pas meilleures. Le comte de Kerlandec et le chevalier de Barbanpré avaient partagé la disgrâce de Montflanquin. La Trélade était devenue silencieuse comme un tombeau. Les chevaux restaient dans les écuries, les voitures sous les remises. Les serviteurs, qui se réjouissaient tout bas des mésaventures de