Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/252

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Que s’était-il passé à la Trélade après le départ de maître Jolibois ? Tel était le mystère que Gaspard s’efforçait en vain de pénétrer. Sa raison s’y perdait. Il ne pouvait supposer que Jolibois, qui jusque-là lui avait servi de compère, eût voulu rire et s’amuser à ses dépens. Ce qui semblait très-clair au vicomte, c’est qu’il ne devait plus songer à mettre la main sur les millions de M. Levrault ; pour le coup, c’était partie perdue, sans espoir de revanche. Gaspard n’était pas homme à s’exhaler en désirs impuissants, en stériles regrets. Il se consolait en songeant qu’il allait retourner à Paris, grâce aux cent écus que Jolibois s’était naïvement laissé gagner la veille. Paris ! ce n’était qu’à Paris que le vicomte respirait à l’aise ; il tressaillait à ce nom comme un exilé au nom de la patrie. À Paris donc ! La province n’était pas digne de posséder un esprit si charmant.