sur sa poitrine ; le comptez-vous pour rien ?
— Le peuple ! répliqua M. Levrault ; que lui manque-t-il ? N’ai-je pas gagné trois millions ? Qu’est-ce qui l’empêche d’en faire autant ?
— Je vous le dis ? monsieur, reprit gravement maître Jolibois, de grands événements se préparent. Le peuple est aujourd’hui derrière la bourgeoisie comme autrefois la bourgeoisie était derrière la noblesse. La bourgeoisie a tué la noblesse ; le peuple tuera la bourgeoisie.
— Allons donc ! s’écria M. Levrault ; mon journal ne dit pas un mot de cela.
— Le peuple est grand, le peuple est généreux, poursuivit Jolibois d’un ton sentencieux, mais le peuple est terrible, et je ne dois pas vous cacher, monsieur, que le jour où la bourgeoisie lui rendra ses comptes, elle aura un mauvais quart d’heure à passer. Les