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repas à la Trélade. Galaor se nourrissait à son propre compte, et n’avait, pour faire bouillir la marmite, que les ressources de son intelligence. Aussi ne vivait-il que de rapines et de pillage. Il rôdait autour des poulaillers, s’introduisait frauduleusement dans les garennes, et tendait des pièges aux lapins. Il n’y avait pas à deux lieues à la ronde une basse-cour où le drôle n’eût fait des siennes. Les œufs étaient à peine pondus qu’ils étaient déjà dans ses poches. Il ne se passait guère de jour sans qu’un fermier des environs n’accusât le renard de lui avoir croqué une oie ou un dindon. Le renard, c’était Galaor qui maraudait pour ses besoins comme Caleb pour l’honneur de son maître. Habitué aux vins fins, aux mets exquis de la Trélade, hélas ! que devint le vicomte en voyant fumer sur sa table une gibelotte de lapin que le jeune groom avait préparée pour