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ma fantaisie, je dirais que ces deux jeunes gens en arrivèrent doucement à se sentir attirés l’un vers l’autre, j’essaierais de retrouver les accents de la jeunesse pour chanter le doux poème des tendresses écloses à l’ombre des bois, sur le bord des ruisseaux, dans le creux des vallons. Par malheur, cette histoire n’est pas une idylle, et je plains de toute mon âme ceux qui s’obstineraient à chercher dans ce récit la fraîcheur, la poésie et la grâce des sentiments.

Veut-on savoir ce qui préoccupait mademoiselle Levrault pendant que Gaston chevauchait auprès d’elle ? Ce n’était ni la bonne mine de ce jeune homme, ni l’élégance de sa tournure, ni la tristesse de son regard ; c’était son titre de marquis. Elle reconnaissait bien que Gaston était plus jeune, plus beau, mieux tourné que Montflanquin ; mais avant tout Gaston était marquis, Montflanquin n’é-