valu comparer une taupinière avec un nid d’aigle.
Laure était descendue de cheval, et, relevant sa jupe d’amazone, avait hasardé quelques pas dans la cour pour examiner de plus près l’écusson sculpté au-dessus de la porte. Le spectacle des créneaux et des tours avait suffi pour la distraire de la contemplation de la nature ; la vue d’une pierre armoriée venait d’effacer à ses yeux toute la poésie des landes et des prés. Elle allait se retirer, quand une dame du plus grand air parut sous le vestibule et s’avança sur le perron. Le premier mouvement de Laure fut de s’enfuir ; la noble châtelaine ne lui en laissa pas le temps.
— J’espère, mademoiselle, dit-elle avec un aimable sourire, que ce n’est pas ma présence qui vous fait peur ? Je ne me pardonnerais de ma vie d’avoir effarouché