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feutre et son voile vert, seule et libre, en plein air, perdue au milieu des genêts, elle était cent fois plus aimable que dans le salon de son père. Quand elle voulut se diriger vers la Trélade, elle essaya vainement de s’orienter ; elle était égarée dans un océan d’ajoncs et de bruyères. Après avoir erré quelque temps encore au hasard, elle crut reconnaître les abords d’un sentier dans lequel Gaspard l’avait un jour empêchée de pénétrer, en le lui signalant comme un passage périlleux, coupé de fondrières et menant à des marécages. L’année précédente, une pastoure s’était risquée, à la poursuite d’une de ses vaches, dans ce défilé qu’on appelait le Chemin du diable ; la pastoure et la vache n’avaient jamais reparu depuis. Laure avait fait observer avec assez de raison que pareil malheur ne fût point arrivé, si l’on eût mis à l’entrée de ce défilé une barrière ou tout