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c’est parce qu’il marche à côté de M. de Colagrigoff, qu’il se met à sa portée ; s’il marchait seul, il marcherait autrement. De son côté, le Russe allonge tant qu’il peut ses petites jambes et beaucoup plus qu’il ne le ferait sans cette raison, afin de suivre M. Lescène, et moyennant une modification de part et d’autre, nous les voyons sur la même ligne. C’est la volonté qui a créé pour eux une manière d’être pareille et uniforme ; mais sans ce lien, ils eussent sans doute été de tous points dissemblables. M. Lescène aurait marché bien plus en avant et M. de Colagrigoff bien plus en arrière. Quand on voyage avec quelqu’un, on se fait son compagnon, on n’est pas pour cela son sosie.