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Moi. — Ce n’est pas une raison pour que je ne veuille pas suivre les vôtres.

Mme de Dorton. — Ah ! vous avez bien fait, avant-hier, de l’envoyer promener. Il brouille tout le jeu.

Mme Lacour, d’une petite voix. — Ah ! quel homme bruyant !

Moi. — Vous ne l’aimiez guère, ce me semble ?

Elle. — Et qui pourrait l’aimer ? Dès cinq heures du matin, il donne du cor, et puis il joue du violon, et puis il chante à tue-tête. Et puis il chasse au chien courant dans sa chambre, et pour achever de me réjouir, comme il n’y a qu’une cloison de sapin qui nous sépare, il se met à fumer et il infecte ma chambre. Dieu soit loué, il est parti.

Moi. — C’est charmant les eaux ! Comme on y dit ce qu’on pense les uns des autres : c’est très commode, chacun est là pour son compte ; point de coterie, point d’esprit de parti. À peine avez-vous le dos tourné qu’on vous habille de la tête aux pieds.