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pâle et sinistre sur mon horizon, moi qui regardai sans trembler sa clarté menaçante, je marcherai à cette lueur funeste. Je marcherais à celle de l’enfer. Mes pas sont assurés, sous la dévorante chaleur du jour, comme par le froid pénétrant des nuits sans étoiles. Voyageur infatigable, j’arriverai. J’arriverai, dussé-je ne saluer qu’un jour la maison du repos et mourir en touchant le seuil !! »




Le dernier paragraphe de cette bizarre composition est presque illisible. J’ai eu beaucoup de peine à le recopier. Chose étrange, le papier portait l’empreinte de larmes qui en avaient effacé les caractères.

Comment celui qui traça cette bravade, qui écrivit ce cartel à la fortune, sait-il pleurer et défier tout à la fois ? Comment ressent-on dans le même moment la sensibilité qui est un retour de tendresse sur nous-même, et la fierté du courage qui prouve un stoïque mépris pour nos propres maux ? Cette âme inexplicable renferma-t-elle les passions