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Pour chasser ces idées, je tirai de ma poche le 1er volume de mes mémoires, afin d’y faire quelques corrections si besoin en était, mais par une étrange gambade de mon esprit, je ne pus penser à autre chose qu’à l’âne dont il est question au chapitre 2. Je me rappelais avec attendrissement les vertus de cet excellent ami de ma jeunesse, et je me faisais d’amers reproches d’avoir passé aussi rapidement sur un sujet de pareille importance.

Comme j’ai dit que je me sentais depuis le dîner et depuis le café une importunité, un superflu de génie, que j’avais besoin d’épancher dans le sein de la nature, je me mis à déclamer sur le ton de l’élégie. Oh ! combien je regrette de n’avoir jamais eu l’esprit de tourner un vers !