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Les augures ne se justifient que quand ils annoncent le mal.


II

Je fus mise en sevrage à Chaillot, pendant que ma mère partit pour l’Italie. Clotilde et moi demeurâmes là chez une bonne femme jusqu’à deux ou trois ans.

On nous apportait le dimanche à Paris sur un âne, chacune dans un panier avec les choux et les carottes qu’on vendait à la halle.


III

Ma grand’mère me prit et fit de moi une demoiselle. J’arrivais d’Espagne. J’avais la fièvre, la gale et des poux. On m’apprit à lire, on me décrassa. Je devins gentille, un peu colère pourtant.


IV

Je jouais à colin-maillard, à traîne ballet, à la main-chaude, voire à l’oie. J’avais un précepteur.