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VI


Je m’attendais à le voir en chasse, je le trouvai étendu sur le gazon et dormant sous un arbre. Il dormait si serré que je dus le chatouiller du bout de ma canne pour l’éveiller.

— Ah ! mon oncle ! s’écria-t-il en se dressant d’un bond sur ses grands pieds, quelle bonne surprise, et que je suis content de vous voir ! Justement je pensais à vous !

— C’est-à-dire que tu rêvais de moi ?

— Oui peut-être ; je dormais ? N’importe, vous étiez dans mon idée. Je vous voyais fâché contre moi ; ce n’est pas vrai, n’est-ce pas ?

— Pourquoi serais-je fâché ?

— C’est qu’il y a bien longtemps que je n’ai été vous voir ; j’ai tant d’occupation ici !

— Je m’en aperçois bien. La fatigue t’accable, c’est pour cela que tu es forcé de faire la sieste n’importe où.