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milieu de la nuit pour t’apporter un bouquet. Seulement il s’est trompé et il l’a porté à Mortsang ou ailleurs ; mais, si tu vas par là, tu risques de le rencontrer.

— Eh bien, quand je le rencontrerais ?

— C’est comme tu voudras. Je t’ai avertie. S’il te plaît de courir après lui…

— Personne ne peut supposer que je sois si pressée de le voir.

— Il le supposera, lui !

— Il est donc fat à l’excès ?

— Je ne dis pas cela, c’est à toi de le juger ; mais il a beaucoup d’assurance, et cela, tu dois déjà le savoir.

— Oui, il a de l’assurance, mais entre l’assurance et la sottise il y a de la marge. Parlez-moi de lui, mon parrain, puisque nous voilà seuls. Je renonce à faire mes commissions moi-même aujourd’hui, du moment que vous me désapprouvez. Je vais rentrer en disant que Suzon a boité et que je ne veux pas la faire marcher. Mais causons un peu, puisque nous nous rencontrons si à propos.

— Je ne te rencontre pas. Je te guettais.

— Moi ? vraiment ?

— Oui, toi. Je te dois conseil et protection jusqu’au moment où tu me diras : « Je connais ce jeune homme et il me convient. » Ce moment-là arrivera peut-être ce soir ou demain matin.